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Nous ne cessons de critiquer l’Europe comme si le vieux continent
n’était qu’un bouc émissaire pour notre pensée. Nous trouvons que
l’Union Européenne n’en fait pas assez et que nous sommes dans une
situation de crise à cause de ses prétentions qu’elle ne peut soutenir.
Nous sommes persuadés qu’il n’existe même pas de dénominateur commun
entre les États-Membres comme si notre vision était restreinte par les
États-Unis d’Amérique. Malgré cela nous sommes tous Européens. Ou,
peut-être, à travers tout cela, nous prouvons que nous sommes bien des
Européens, tellement pétris de démocratie que nous en oublions les
effets.
L’Europe a traversé les âges et a su donner une vision au monde.
Certes, certains n’y voient que les aspects négatifs du colonialisme et
se pressent d’oublier des notions aussi fondamentales que l’hellénisme
et l’humanisme qui représentent malgré eux, des dons à l’humanité tout
entière. Pourquoi oublient-ils si facilement que c’est la petite Europe
qui est partie à la recherche des autres continents ? Des explorateurs
comme Colomb, de Gama et Magellan n’étaient-ils pas Européens avant tout
? Et puis si nous poursuivons cette idée, comment ne pas voir dans
l’Europe, ce port de l’Humanité, d’où l’on vient et où l’on revient ?
Car l’Europe n’est pas Troie mais l’île d’Ithaque. Car l’Europe n’est
pas la guerre de Troie mais l’Odyssée.
Elle se définit par le voyage du
retour aux sources après l’exploration du monde. Elle est donc un voyage
temporel immobile dans l’espace, voilà pourquoi elle est diachronique.
Et puis si l’Europe existe en tant que limite, ce n’est pas en raison
de frontière mais de la terre elle-même, de la terre à travers la
montagne mais aussi la mer. En effet, le bord se définit par le Caucase
et le Mythe de Prométhée, par l’Océan de la découverte, par notre Mer,
la Mer Méditerranée et par les aurores boréales, la lumière du blanc.
Rien en cela n’est artificiel et tout est symbole à l’instar de ce mot.
Nous sommes en Europe des tesselles monochromatiques et même si
celles-ci sont petites, elles demeurent inchangées malgré les
intempéries et les difficultés, malgré les souffrances et les martyres.
Cependant toute cette diversité, c’est justement notre richesse. Au sein
des bords de la lumière, l’Humanité et le temps vivent en Europe grâce à
l’acceptation de la différence, de cette différence qui fait la
différence. Et puis à travers notre Union nous sommes capables de
produire une des plus belles mosaïques du monde.
Une mosaïque
polychromatique qui doit ses couleurs à nous tous et qui représente une
autre couleur, qui est unique par sa multiplicité et non multiple dans
son unicité. Voilà aussi pourquoi nous sommes la reconnaissance car
cette idée n’a pas de sens sans le retour, mais le tour en tant que
périple, en tant qu’accomplissement dans la recherche de la perfection
et non de la complétude. Car si nous sommes hors équilibre, c’est pour
créer le nouveau à partir des fondements.
http://www.lygeros.org/articles?n=9117&l=fr -
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