D'après des résultats partiels portant sur 9,4 % des suffrages et
publiés dimanche 6 mai par le ministère de l'intérieur, la droite de
Nouvelle démocratie (ND) arrive en tête des élections législatives
anticipées en Grèce
avec 21,9 % des voix, devant les sociaux-démocrates du Pasok, à 15 %.
C'est un camouflet pour ces deux partis, qui cumulaient près de 77 % des
voix à eux deux en 2009.
La Coalition de la gauche radicale (LC), qui a fait campagne contre
la cure d'austérité infligée au pays, s'envole avec 14,4 % des voix.
Comme attendu, le parti d'extrême droite Aube dorée devrait faire son entrée au Parlement.
S'il se confirmait, cet effondrement des partis de gouvernement, ND
et Pasok, rendrait quasi impossible la formation d'un gouvernement de
coalition par ces deux partis pour poursuivre la politique de rigueur dictée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Le dirigeant socialiste et ancien ministre des finances Evangélos
Vénizélos, qui a négocié avec l'UE et le FMI un deuxième plan de
sauvetage du pays, a appelé dans la soirée à un gouvernement "d'union nationale pro-européen".
INTIMIDATIONS
Le petit parti d'extrême gauche Antarsyaun avait dénoncé plus tôt
dans la journée l'irruption d'une trentaine de néo-nazis dans six
bureaux de vote à Athènes où ils sont livrés à des intimidations contre
des militants de gauche qui suivaient le déroulement du scrutin.
Interrogé par l'AFP, le porte-parole de la police, Athanassios Kokkalakis, a d'abord confirmé un cas impliquant "une quinzaine de membres du groupe Chryssi Avghi"
dans un bureau d'une banlieue populaire d'Athènes, puis admis un
deuxième incident dans un bureau proche, à Pétroupolis, sans être en
mesure de fournir plus de détails.
Un témoin oculaire a raconté à l'AFP l'irruption du groupe à Pétroupolis : "ils
sont arrivés en voiture, ont bloqué la route, sont entrés dans le
bureau où ils ont injurié et menacé les représentants de gauche et les
électeurs, puis sont repartis".
Le porte-parole de la police a souligné que le bon déroulement du scrutin était du ressort des assesseurs, et non de la police, "qui bien sûr est vigilante face à toute manifestation extrémiste tant de gauche que de droite".
Elu en 2010 au conseil municipal d'Athènes après avoir noyauté les quartiers pauvres du centre d'Athènes où s'entassent les migrants en transit, le chef de Chryssi Avghi
s'y était signalé par un salut hitlérien, à l'issue d'une altercation
avec un dirigeant d Antarsya. La gauche grecque dénonce depuis des
années l'inertie voire la complaisance policière envers les violences de
ce groupe.
lemonde fr
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